
La musique est un cycle, et il semblerait que le temps du revival eighties soit sur le point de s’éteindre… pour laisser la place au revival post black metal. Ou peut-être pas ? En tout cas, ces derniers temps, en territoire metal extrême, je trouve plein de choses intéressantes et audacieuses. Altari est un tout jeune groupe islandais, et « Kröflueldar » est sa première œuvre. Comme toute première œuvre, elle se montre parfois maladroite, parfois trop bavarde. Mais elle dresse aussi les contours d’un genre gourmand qui va chercher autant dans le black que le sludge, le progressif, le rock psychédélique ou même de légères incursions heavy metal. Oui, ça l’air chelou comme ça ; bah c’est juste parce que ça l’est, mes gens ! Des riffs lancinants, des dissonances, des chuchotements, des structures labyrinthiques qui font paraître les titres plus longs qu’ils ne le sont vraiment… On peut bien sûr, si est pas habitué, avoir un léger ou même franc mouvement de recul à l’écoute de ce disque, qui prend souvent des allures chaotiques et peut s’avérer touffu. C’est le genre d’album qui prend son sens en cours d’écoute, une fois que l’oreille s’est habituée, ou après plusieurs écoutes. Pour remettre les choses en contexte, sachez que ce disque qui a pris neuf ans à se préciser a naturellement pris le nom d’une série d’éruptions volcaniques connues par l’Islande dans les années 70-80. Il y a donc autant de concept que de boulot sur cet opus, qui en demande beaucoup à l’auditeur mais s’avère d’une richesse assez confondante. Toutefois, son côté chaotique le prive d’une écoute plaisir régulière (et ce même si les titres de fin de parcours se montrent plus convaincants).