C’est un fait, les québecois ont beaucoup moins de retenue et de gène que nous français pour se servir de leur langue maternelle dans leur musique. Chez eux, c’est naturel et ça fait partie de leur identité, chez nous, c’est souvent une sorte de secret honteux, quelque chose qu’il faut gommer ou cacher. A l’Ombre d’Hemera sort ici son troisième opus, nourri de blackened hardcore, post rock et post metal. Et ça a tout l’air d’être un concept album ; je n’ai malheureusement pas les paroles sous le coude, mais on semble suivre un individu de son idéal à sa déchéance. Musicalement, on se situe dans un genre qui balance entre violence blackcore et passages instrumentaux plus atmosphériques et chargés d’amertume et de tristesse. Ce qui cadre bien avec le titre. L’instrumentation reste assez classique, point de fioritures ou de fantaisies, on est sur du viscéral, de l’essentiel, juste ce qu’il faut pour pouvoir partir sur la route sans trop se charger et assurer le même ressenti au public en live. Ok, c’est correct. A l’ombre d’Hemera n’ira donc pas forcément chasser sur les terres voisines de sa niche, car trop brutal, pas assez diversifié et aventureux, mais il parvient tout de même à nous emmener dans son univers touffu et étouffant. Mention spéciale à un « Au point de non-retour » qui clôt l’épopée de belle façon.
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