
Heartworms est le projet solo de la londonienne Jojo Orme. Elle s’était fait remarquer à la sortie d’un ep par sa propension, comme beaucoup (c’est un peu la mode) à vouloir redéfinir le post punk. Mais de post punk, il n’en est pas vraiment question sur ce premier album. « Just ask the dance », le premier vrai titre (après un intro) va plutôt flirter avec un rock teinté de goth / cold wave, intense et dramatique, et plutôt très inspiré. La rythmique et l’énergie de « Jacked » s’en rapproche bien plus. « Mad catch » nous perd un peu avec une intro purement électro, avant de pencher vers quelque chose de bien plus pop, mais toujours avec une pointe de noirceur. « Extraordinary wings » le suit sur un chemin assez parallèle, peut-être de façon un peu trop sage. Semblant avoir compris la leçon, « Warplane » signe un retour vers une electro pop hantée et frénétique, dont le refrain ressemble à une incantation ; l’un des meilleurs titres de l’album. « Celebrate » revient à une cold wave plus mesurée et une voix toujours aussi puissante et expressive. « Smugglers adventure » semble être son jumeau ; une rythmique discrète, une mélodie peu appuyée, un chant habité, pour un titre gris béton… qui prend des couleurs bien plus pop à l’occasion d’un break qui sonne comme une comptine catchy, et finit en sortant les guitares. Surprenant. Enfin, le morceau-titre propose une fin acoustique (ou presque) qui tranche un peu avec le reste. Comme sur de nombreuses premières œuvres, Heartworms a voulu offrir à l’auditeur un panorama complet de ses capacités. Le disque s’avère donc un peu déséquilibré, et ce qui plaira aux uns ne plaira pas forcément aux autres, même s’il reste globalement bon.