
Je ne connaissais pas cette formation espagnole avant aujourd’hui. Celle-ci est étiquetée black metal, et on ne peut pas nier la part du genre dans la musique des madrilènes. Mais « Behold the silent dwellers » va bien plus loin que l’adoration du malin à coup de gros décibels et cris déchirants. D’ailleurs, de cris déchirants, il n’en est pas vraiment question ici ; le chant est clairement déconnecté des habitudes du style. EN fait, j’ai l’impression ici d’assister à un téléscopage de personnalités bien distinctes ; celle d’un Blut Aus Nord pour les riffs lancinants et glacés, d’un Disbelief pour le côté thrashcore death désespéré et le chant, et d’un MGLA ou d’un Drudkh pour les titres à tiroirs, cheminant au sein d’un monde cauchemardesque. Le mélange des trois donne quelque chose d’à la fois froid, bouillonnant, puissant, chargé d’un classicisme black mais aussi d’une personnalité qui le place à part de toutes les autres formations. Le disque, assez court, poussera certainement l’auditeur à retenter l’expérience, histoire de prêter attention à chaque détail, fluctuation, riff… et ils sont nombreux. J’avoue que je ne m’attendais pas à découvrir un album d’une telle profondeur, intensité, richesse et qualité en pénétrant ici. Aversio Humanitatis est vraiment une formation à découvrir et à suivre, qui a énormément à offrir. On espère qu’à l’avenir le groupe s’avérera aussi inspiré, mais l’impression qu’on a à l’écoute de ce deuxième album, c’est qu’une légende est en train de s’écrire sous nos yeux !