
The Ruins Of Beverast a toujours été un projet spécial. On ne peut nier sa familiarité avec le grand méchant black, mais il prend un malin plaisir à s’en éloigner en permanence. Pour ce sixième album, il brouille encore plus les pistes ; black, doom, ambiant, post metal, il l’est ,c’est sûr. Mais il est surtout malicieusement expérimental et libre. On pourra y trouver des samples indus, de l’atonalité, des digressions mélodiques dans tous les sens, des bizarres sensations positives noyées au milieu de la noirceur. On ne va pas se le cacher ; à la première écoute, « The thule grimoires » s’avère assez difficile à digérer. Il faut dire que Alexander von Meilenwald a donné de sa personne pour cet album, qui totalise pas moins de 70 minutes pour 7 titres seulement. Autant dire que si vous aimez vous la jouer couplet – couplet – refrain, va y avoir de la casse. Par contre, si vous aimez les œuvres complexes, profondes et immersives, si vous n’avez pas peur de y vous plonger jusqu’à risquer d’y noyer votre âme, alors ce disque vous apportera des heures de plaisir. Pour ceux qui se sont déjà essayé à The Ruins Of Beverast, vous ne serez pas dépaysés, même si cette nouvelle offrande s’aventure encore un peu plus loin. Pour les petits nouveaux, je ne peux que vous encourager à y aller doucement. Ce qui ne signifie pas qu’il soit impénétrable : la production est encore plus maousse, les musiciens assurent, les titres sont géniaux de créativité. Moi, j’adhère. Et vous ?