Nouveau couple musical contre-nature, cette hydre à deux tête a été formée le plus simplement du monde. C’est une tournée commune qui a réuni les deux musiciens géniaux que sont Les Claypool et Sean Lennon. Par contre, ce qui leur a donné l’idée saugrenue que leurs deux styles pourraient très bien se marier, ça, je l’ignore. Mais à l’écoute de ce premier opus, finalement, ce n’était pas une si mauvaise idée. Bon, bien sûr, « Monolith of phobos » est bizarre, c’est le moins qu’on puisse dire. Et follement psyché aussi, mais ça, vous vous en doutiez déjà. De peur par contre, on n’en ressent pas vraiment à l’écoute de ces onze titres. Et d’ailleurs, la surprise n’est pas non plus franchement au rendez-vous. Non pas que la musique de The Claypool Lennon Delirium manque d’originalité, c’est juste que… c’est la simple jonction des deux mondes. La voix et la basse élastiques de Les répondent aux structures kaléidoscopiques et aux influences seventies de Sean. Et donc, à quelques exceptions près, des chansons ont du mal à se frayer un chemin parmi le dédale de mélodies foutraques. Ce qui aboutit à un disque certes intéressant mais aussi très approximatif, dans lequel on a du mal à véritablement entrer. Dommage car il y a de l’idée, oui, mais il y en a trop !