Celui-ci, c’est pas vraiment une nouveauté, je sais. Je l’avais même sur ma liste à chroniquer depuis un moment, mais il me faisait un peu peur. Il faut dire que le groupe de Lausanne a une belle réputation derrière lui, mais aussi un placement assez particulier, entre stoner et space rock. Pas forcément les sources musicales auxquelles je préfère m’abreuver en temps normal, déjà chacune de leur côté. Mais je ne sais pas, il y avait quelque chose ici qui m’intriguait. Serait-ce la passion de plus en plus assumée du groupe pour la science-fiction ? Pas sûr ; ce n’est clairement pas ce que je préfère non plus, et c’est déjà un genre très couru dans le « milieu ». Pourquoi je m’y plonge aujourd’hui alors ? Peut-être suis-je plus dans le mood. A mon sens, il faut se mettre en condition pour écouter un disque comme « Welcome to the machine ». Entièrement instrumental, composé « juste » de cinq titres pour un peu plus de 45mn (comprenez qu’il faut aimer les développements longs et cycliques), forcément très axé sur le gros son, il faut pouvoir s’y abandonner sans retenue, se laisser transporter. Et quand c’est le cas, on est ben obligé de remarquer toutes les subtilités de l’ensemble, l’apparente contradiction entre le lâcher-prise de la guitare et le côté pointilleux de la mise en ambiance, et l’aisance avec laquelle le trio parvient à moduler le tout pour nous emmener en voyage à travers l’espace. Ce septième album, qui voit le jour après cinq longues années de travail, est une somme de travail colossale qui casse l’image débraillée et brute que beaucoup se font du stoner. Certes, ça n’en est pas vraiment, pas complètement. D’ailleurs, un titre comme « Kali yuga » s’en éloigne fortement, évoquant plus un rock progressif en plus puissant. Le quatuor avance en faisant varier les ambiances, tantôt sombres, psyché, stoner, post rock, electro rock, prog et space. Selon sa sensibilité, chacun sera plus enclin à préférer un titre plutôt qu’un autre, mais il est à mon sens impossible de ne pas accrocher à au moins l’un d’entre eux si on est adepte de l’un des sous-genres décrits. « Welcome to the machine » n’est pas le disque de stoner plan-plan que je trouve (trop) souvent. Il est complexe, il est exigeant, il est subtil, et il envoie vraiment du lourd.
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