
J’avais vraiment accroché au disque précédent des portugais, qui m’introduisait à leur neo black metal hybride et majestueux. « Memoir » ébauche un style plus teinté de post rock, mais dévie rapidement vers un style plus sauvage et hanté par le sludge, voir même le crust. Il a en tout cas l’énergie du désespoir et une puissance omniprésente. Ceci dit, peut-être aurait-il du être un peu plus court, car il exploite une structure assez simple et quasiment le même riff. « Salve » repart à l’assaut de façon encore plus intense. Il est impressionnant d’efficacité, efficacité renforcée par sa durée plus courte. Changement d’ambiance avec une « Deluge » bien plus retorse. « Arson » repart vers l’intensité après une douce intro qui ne trompe personne (on vous a vu arriver, bande de coquinous!), avec ses presque huit minutes qui curieusement passent bien plus vite que sur le titre d’intro. Enfin, « curieusement », c’est surtout parce qu’il exploite bien mieux les changements de rythme et d’ambiance. Une fois de plus, au travers de huit titres maîtrisés, Gaerea se fait l’instrument de la catharsis, laissant la course à la haine aux autres acteurs du genre, préférant se concentrer sur son mélange pas si original mais subtilement dosé de sonorités violentes et dépressives. Ah bah oui, ça, ils ont beau jouer au bal masqué, ça fait pas rire les oiseaux, leur histoire. Même pas sûr que ce soit bon pour le moral, malgré la sensation de puissance que son écoute procure, malgré les vibrations dans les tempes et les frissons dans l’échine qu’elle fait naître. Et pourtant, on y revient avec jubilation, même si on en connaît déjà les ficelles. « Mirage » est donc une autre preuve de la constance et du talent des portugais !