
La loi des séries : ce « Shinjuku » est le deuxième disque underground de suite à mélanger sonorités asiatiques traditionnelles et musique électronique à paraître par ici. Cette fois, il est l’oeuvre d’un beatmaker russe dont je ne connaissais pas le boulot jusqu’ici, Alexandr Osipov alias Free Flow Flava, et dont le premier album est sorti en 2014. Depuis, il en a sorti une flopée, le bougre. Je n’ai pas vraiment le temps de compulser l’intégralité de sa discographie pour jauger les progrès effectués (je le ferai bien si un bienfaiteur décidait de me rémunérer pour ça, en attendant…), mais des quelques titres chopés ça et là que j’ai pu écouter, je dirais qu’avec le temps, le beatmaker s’est fait plus précis, plus percutant et efficace, avec aussi une meilleure intégration des éléments trad’ et un renforcement des ambiances. Le monsieur est branché hip-hop, et donc on ressent bien cette vibe par ici, même si les voix sont très peu présentes ; quelques tics rythmiques et un groove omniprésent s’en chargent. Pour tout dire, la qualité est telle qu’on peut s’étonner qu’aucun mc n’ait voulu s’accaparer de telles pièces. Free Flow Flava a sa patte, et effectue un travail remarquable au sein d’un genre de niche d’accord, mais avec un aplomb et, il faut le dire, un talent certain, qui pourrait le catapulter dans la dream team des producteurs sans souci. Avec ses quinze titres et quarante minutes, « Shinjuku » est à la fois concis et varié. Quelques samples bien placés viennent l’aider dans ce sens, et l’absence de voix n’est absolument pas un problème, puisque les titres sont assez courts, rythmés et habillés pour ne jamais se montrer répétitifs. Bon.