BACKXWASH : Only dust remains


Backxwash est une rappeuse trans montrealaise d’origine zambienne qui a marqué les esprits avec une trilogie d’albums apparemment exceptionnels. « Only dust remains » en est la suite directe. Je ne connais pas la teneur des trois premiers albums, en connaissant juste la réputation, mais je vous avoue m’être régalé avec celui-ci. Parce qu’il est bien sombre. Pas comme une production de grime, d’un Snowgoons, d’un Cypress Hill, mais noir à sa façon, dans le propos comme dans la musique. Alors bien sûr, de façon détournée ou plus directe, il y a beaucoup de référence au mal-être du à la question du genre ici, mais pas que : Backxwash y exploite aussi les origines et on y évoque l’histoire et les souffrances de son peuple, mais également les dérives de son continent d’adoption – et iel vient d’obtenir une source d’inspiration quasi-infinie, malheureusement… Alors oui, il y a bien ici des couleurs gospel et world. Mais elles font franchement pâle figure face à des uppercuts comme « Wake up » ou « History of violence ». Le projet est qualifié d’horrorcore, peut-être à cause des claviers assez creepy utilisés façon années 80, et de la tendance de l’artiste à évoquer la magie et la sorcellerie. Mais d’horreur, il n’en est pas vraiment question, ou alors juste de l’horreur crue de la vie de tous les jours, celle qui s’étale dans les faits divers. En 40 minutes, Backxwash redéfinit le hip-hop actuel, en le nourrissant de tout ce qui passe à sa portée. C’est souvent original, parfois déstabilisant, mais ça va toujours dans le sens qui rendra au hip-hop ses lettres de noblesse. « Only dust remains » empile les textures, sonorités et idées, y pose un flow assuré et investi, tant et si bien qu’on reviendra plusieurs fois sur l’album afin d’en redécouvrir toutes les subtilités.

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