Ça fait tellement longtemps que l’on compte sur les islandais de Solstafir pour avoir notre dose de post black metal dopé à l’émotion que l’on ne compte plus. Mais allez, je vous le dis quand même, le groupe va bientôt fêter ses trente ans de carrière. Pourtant, son nom ressort moins que celui d’un Ulver. Ah, mais certes, Solstfir ne s’est jamais éloigné autant de ses racines que ses voisins norvégiens. Ce qui ne l’a pas empêché de proposer, aujourd’hui comme hier, des choses moins conventionnelles. On en a la preuve avec « Hun adar », premier titre de ce disque, qui étonne (et enchante) par son accessibilité. C’est, je pense, l’un des plus beaux titres du combo. Changement de rythme et d’intensité avec une « Hin hlga kvol » bien plus véhémente et directe. « Blakrakki » fait une sorte de volte-face, retournant à l’ambiance plus rock du premier titre. Moi, j’y vois une sorte de mélange entre du post metal et du heavy rock à la D-A-D. Et je dois avouer que ça me plaît bien, même si la voix d’Aðalbjörn « Addi » Tryggvason reste pour moi un peu en-deçà du reste par moments. « Salumessa » est-elle la première ballade de Solstafir ? Je vous laisse en juger. En tout cas, elle marque une pause dans l’album, c’est certain. Avec « Vor as », on a d’abord l’impression que le groupe va s’enfoncer dans un territoire sludge, avant que le groupe ne bifurque vers quelque chose de plus classique et même nous interroge de par la présence d’une chanteuse en fin de piste ; je reste circonspect. « Freygatan » est certainement le titre le plus progressif et théâtral de tous, avec ses deux parties bien marquées et son solo rock. « Gryla » reste dans la teneur générale rock de l’album, tandis que « Nu Num Ljosi Deyja » est le deuxième titre plus marqué black de la galette, même s’il est plus tempéré que « Hin hlga kvol ». Enfin, le groupe nous plonge dans une ambiance limite dark jazz avec une « Kuml » qui dégaine un saxo suave et sombre qui rappellera Bohren & der club of gore, mais aussi des voix déclamatoires, et un passage plus metal, au long de près de 7 minutes captivantes. En conclusion, Solstafir nous sert encore du grand Solstafir ; inattendu, riche, intense et unique. Toujours aussi difficile à classer, toujours aussi facile à admirer !
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