
D’abord, il y a eu le père, Simon, fondateur et maître à penser du Penguin Cafe Orchestra, un collectif à géométrie variable, guidé par une liberté totale de s’exprimer musicalement, curieux de tout. Le fils, Arthur, a voulu rendre hommage à ce père certainement inspirant en appelant sa propre créature Penguin Cafe. Et musicalement, celle-ci partage forcément les mêmes racines : la musique neo-classique, la folk, la musique du monde, un tout petit peu de jazz. Alors oui, il est permis de s’y perdre un peu. On pourrait aussi trouver à ce « Handfuls of night » une esthétique assez trip-hop, mais plutôt de celui luxuriant et amble de Hidden Orchestra. C’est ma première rencontre avec Penguin Cafe, et ce que j’ai lu du précédent album ne me donne pas forcément envie de le découvrir, alors je pense que je resterai sur cette première très bonne impression. Voici un disque éminemment cinématographique, d’une beauté poétique et d’une finesse certaine. Ah, mais j’en entends certains lui reprocher un côté assez convenu, une joliesse qui pourrait le cantonner à l’illustration sonore de reportages, ou justement, aux bandes originales de films (papa en a d’ailleurs pas mal fait). Et ils n’auront pas forcément tort. Mais moi ça ne me dérange pas, et ça ne m’empêche pas d’en apprécier chaque titre, indépendamment ou à la suite. Le fait qu’Arthur ait écrit ces titres à la suite d’un voyage en Antarctique, sur les manchots (même si on s’en fout un peu) donne une idée de l’ambiance générale du disque ; pureté, éclat, ampleur, solitude. Et si le disque s’essouffle un peu sur la longueur, ça reste un bel objet !