
On va se le dire, en quelques années, Fit For An Autopsy est devenu l’une des plus grosses machines deathcore américaines, voir mondiales. Alors forcément, à grands enjeux, grandes attentes, et il est désormais hors de question de décevoir les fans toujours plus nombreux. Alors oui, même si Will Putney est un putain de gratteux, même s’il nous insère des plans toujours intéressants et créatifs ici et là, même s’il sait pondre et arranger des titres aussi destructeurs à l’écoute que potentiellement dévastateurs en live, on se sent un peu trop à la maison ici. Après, je sais, c’est du deathcore, et on en a tellement bouffé depuis quelques années que c’est difficile de surprendre… Et puis oui, je vieillis peut-être aussi. Mais non en fait, le metalcore il y a quelques années, le black, le death, tous ont à peu près causé la même sensation de trop-plein et de tout se ressemble. Attention, je ne dis pas que ce disque est mauvais, loin de là. On y trouve même pas mal de passages mémorables, de plans démentiels, et une puissance écrasante. Mais le disque donne une impression de précision si fine que les titres y perdent en spontanéité, en…âme. Bien sûr, le single « Red horizon » ou « Lust for the severed head » donnent le change, et « The silver sun » change un peu la donne, mais le reste sonne pour moi trop classique et attendu pour vraiment que « The nothing that is » squatte ma playlist en permanence. Dommage pour moi, et peut-être dommage pour Fit For An Autopsy, qui mérite un peu mieux que ça (et ses fans aussi), mais j’attends vraiment plus qu’un défouloir ; je veux être transporté, ,je veux être retourné, et ça n’est malheureusement pas le cas ici.