
Cela fait six ans que le groupe de post hardcore Casey se tait. Les gallois ont en fait splitté en 2019, mais n’a pas tenu bien longtemps avant de nous revenir avec la même volonté de faire de la musique ensemble… mais sous une forme différente. Certes, globalement, « How to disappear » reste ancré dans le post hardcore mélodique, mais ici les éléments post rock et shoegaze ont pris le pouvoir. L’ensemble est bien plus apaisé et pop que sur « Love is not enough ». C’est particulièrement évident au niveau du chant. Exit les hurlements sauvages, on tutoie souvent l’emocore ici, entre un chant mélodique plus assumé et des passages énervés mais pas trop (à quelques exceptions près). Ça en chagrinera probablement certains, mais ajouté aux autres changements opérés, ça crée un tout bien plus personnel, cohérent et agréable que ce à quoi nous avait habitué le groupe. Les guitares un peu plus énervées sont les bienvenues, certains passages étant tout de même un peu trop pop à mon goût, mais dans l’ensemble « How to disappear » s’assure au contraire de son titre un probable regain d’attention de la part des fans, et va ratisser plus large que ça sans mal. Tout ici est histoire de nuances, et celles-ci nourrissent autant les passages mettant en avant les émotions positives que négatives. Ce disque m’évoque un peu Bayside, même si Casey ne parvient pas (encore ?) à jongler aussi habilement avec les ambiances et la tension. En tout cas, le groupe est sur la voie d’une plus grande complexité musicale, et celle-ci s’accompagnera forcément d’une remise en question permanente de ses acquis. C’est un chemin exigeant et courageux qu’il prend, et heureusement il ne rejette pas quelques titres plus directs comme « I was happy when you died », « Sanctimonious », « Bite through my tongue » ou « Puncture wounds to heaven ». Au final, un disque inégal mais intéressant !