
Vulves Assassines. Un petit nom charmant comme ça annonce la couleur d’entrée. Et même le style, si on veut aller plus loin ; ça sent le painque à plein nez, ça madame, comme aurait pu le dire feu l’ami Derrick, l’une des muses de ce groupe du 9-3 qui mélange electro punk et légères influences hip hop. Et qui ne fait pas dans la gastronomie, que ce soit niveau paroles ou musique, est-il besoin de le préciser ? Entre le Schlaasss de « Salope » et le Sexy Sushi de « Enfant de putain / Salope ta mère ». Sale, irrespectueux, violemment féministe, « Godzilla 3000 » cherche-t-il juste à choquer ou porte-t-il un message ? Bien sûr qu’il n’est pas aussi creux. Derrière des rimes qui amusent, des titres qui font jubiler, on trouve des positions. Pro-avortement (« Un oiseau au paradis »), prenant le contre-pied de notre société patriarcale, s’émancipant de leur statut de faible femme (un peu partout), prenant le contrôle de leur désir et de leur libido (« J’aime la bite mais pas la tienne »), et attaquant les lieux communs (« Bien-être », « Chômeur branleur »…), les Vulves Assassines ont beau aimer amuser la galerie, jouer la carte du jeu de mot, du douzième degré, elles ne veulent pas être juste un clone ni un glaviot de plus sur le visage d’une variété trop proprette. Et c’est tant mieux. Toutefois, pour y arriver, il faudra qu’elles s’écartent un peu à l’avenir du chemin tracées par leurs aîné(e)s. En attendant, « Godzilla 3000 » reste une sortie hors normes, et donc il est important de se la mettre sous la dent au plus vite.