
Bien malin celui qui, quand « Bergtatt » est sorti en 1995, aurait prédit une telle évolution dans la musique des norvégiens. Il faut dire que commencer par un black metal virulent et raw et évoluer vers une pop électronique expérimentale, en passant par la case folk world acoustique, c’est pas vraiment courant. Et 25 ans plus tard, on en est donc là : « Flowers of evil ». Certainement l’album le plus orthodoxe de la discographie du groupe. Quoi ? Comment ? Ont-ils perdu l’esprit ? Vont-ils rentrer dans le rang ? Non, mais attendez. Posez-vous. Réfléchissez. Qu’est-ce qui sort complètement de l’ordinaire une formation qui fait dans l’original, le créatif et l’exceptionnel à longueur de temps ? Voilà, vous le tenez ; un disque pop. Bon, ok, « pop » est un bien grand mot. « Flowers of evil » déroule une espèce d’electro pop gothique qui tire vers des choses plus contemporaines (quelques bribes de synthwave ici et là) ou plus rétro (quelques éléments plus eighties ou piano pop). En fait, on s’en fout un peu de la forme. Le secret, c’est la qualité des titres . On s’en doute, ils sont tous bons. Tous à leur façon, ils parviennent à toucher l’âme. Et puis, bon, il y a toujours la voix de Garm, oups pardon Krystoffer Rygg, et je la trouve toujours aussi magique malgré les années. Et une « Russian doll » ou une « Hour of the wolf » (particulièrement celle-ci) sont là pour le prouver. Il ne faudrait pas que Ulver nous laisse nous habituer à ce style un peu trop « facile » pour lui, mais on ne peut en aucun cas regretter l’existence de cet album.