
J’ai beau avoir le rock chevillé au corps, j’ai toujours été sensible aux charmes de la soul rétro, celle qui crie, qui pleure, qui implore, qui aime. Daptone est allé chercher le trio Thee Sacred Souls du côté de San Diego, inaugurant par là même une nouvelle branche du label, Penrose. Pas d’énormes différences dans la « ligne éditoriale » du groupe ici : une soul très seventies, très love, marquée également par les balbutiements du R&B moderne et comportant un jeu de guitare très groovy. La voix de Josh Lane, très cool, peut parfois prendre des accents reggae, mais la plupart du temps se situe en droite lignée de ses idoles, qu’on peut sans problème situer dans la Motown. Bien sûr, certains textes sont ouvertement « too much », et on serait tenté de s’en moquer, comme pour « Future lover » (« Someone’s at the door / Oh, who is it ? / It’s your future lover / Oh, come on in »). Mais ça fait aussi partie du charme. Et si j’ai tendance à préféré la soul plus fiévreuse, plus tragique, ce premier opus éponyme du groupe reste quand même assez délectable pour qui est attaché à la soul à l’ancienne. Je lui reprocherai juste une certaine tendance à se répéter dans les ambiances très mellow des titres. Mais bon, ça vole quand même plus haut que la plupart des disques modernes du genre, alors si vous êtes à la recherche d’un bon disque de soul « pour pécho », ou juste vous mettre en condition romantique, alors arrêtez vous par ici, vous avez atteint votre destination !