
Vous le savez, le Yorkshire, ce n’est pas qu’un vilain petit chien tout hargneux à sa mémère / son pépère. Non, le Yorkshire, c’est aussi une bonne terre pour y faire pousser de bons groupes de rock. La preuve aujourd’hui avec The Sherlocks, déjà auteur de trois albums remarqués et qui pourtant cultivaient une certaine simplicité. Car ne vous imaginez pas, si vous n’êtes pas acclimatés à la musique des britanniques, trouver ici des savants fous, des chantres de l’innovation à tout prix, des expérimentateurs. Non ; le quatuor prend un malin plaisir à réinterpréter le rock tel qu’on le connaît, en s’assurant qu’il reste aussi accrocheur que percutant. On est là : quelque part entre le rock pour stades et le rock pour pub d’étudiant. Un truc pêchu mais qu’on peut reprendre en chœur. « People like me & you » est une tranche de vie, avec les interrogations typiques d’un groupe (et d’un interprète) qui commence à avoir une certaine expérience ; comment on gère le temps qui passe, celui qui est passé, qu’est-ce qu’on attend d’autre, de quoi on a fait son deuil… Oh, ne vous inquiétez pas, ça sonne bien moins fataliste et pessimiste que je n’ai pu le coucher en une phrase. Ce quatrième album est tout sauf plombant en fait ; le rock de The Sherlocks est solaire, entraînant, évident. Les treize titres de ce quatrième effort (ou douze, puisqu’il est bizarrement terminé par une « Watson » au titre iconique mais au résultat un poil décevant) font parfaitement leur job sans éveiller la moindre objection. Bien sûr, on aurait pu souhaiter plus de folie là-dedans, mais si on prend l’album pour ce qu’il est, on s’en contente bien !