
Découverts il y a quelques temps grâce à un fin limier et connaisseur de la scène indie rock outre-atlantique, les Sadies m’ont notamment régalé avec le très bon “Darker circles” en 2010. Le style des canadies, entre folk rock, country, indie, psyché et garage, me parlait, et le fait toujours aujourd’hui. Mais c’est le coeur un peu lourd que je vous présente le dernier travail du groupe, tout juste sorti. Non pas parce qu’il présente des qualités moindres, bien au contraire : il s’agit de l’un des meilleurs disques du combo qui m’ait été donné d’entendre. Mais justement parce qu’il y a de grandes chances que les Sadies ne puisse jamais faire mieux, ou même essayer, pour la simple et bonne raison que leur leader Dallas Good est décédé en février dernier de manière assez brutale, quelques jours après la découverte d’une maladie cardiaque. Encore une fois, le groupe ne joue pas la montre : 11 titres en 32 minutes, le tout avec une plume pop exacerbée. On reconnait dès “Stop and start”, pour peu qu’on l’ait déjà croisé, le son du groupe ; il y a ici une sorte de halo sixties, un voile rétro semi-transparent au travers duquel on perçoit les chansons ; ça sonne peut-être bizarre mais ce sera évident quand vous vous trouverez à ma place. C’est un peu comme si les Sadies avaient toujours été là, bloqués dans une boucle temporelle, jouant pour toujours un style dont ils sont mi-emprunteurs mi-propriétaires. Si seulement… En tout cas, même si le reste du groupe venait à jeter l’éponge, il nous reste de sacrées bonnes chansons ; “More alone”, “So far so few”, “No one’s listening”, “Better yet”, pour ne pas les citer toutes. Pour un testament, c’est flamboyant !