
Avec juste deux titres (interprétés de façons différentes, ok), The Lovecraft Sextet a réussi à me hyper à mort, et certainement une bonne partie du public dark jazz aussi probablement. Il faut dire qu’en empruntant une partie des codes du genre, le groupe (en fait Jason Kohnen, seul) avait opté pour un positionnement bien plus gothic et horror movie que ses comparses. Et ce par le biais de l’intégration de chant grégorien. Y’a pas à dire, ça claque. Une formule, cependant, dont il s’est déjà éloigné au cours du disque, en proposant d’autres lectures, plus sages. Avec « Nights of lust », je l’avoue, je m’attendais à retrouver à peu près la même formule ou au moins les mêmes ingrédients. Raté. Le titre nous indique une tournure un peu plus coquinoute, qui se traduit par la présence d’une voix plus sensuelle, d’un saxo et d’une teneur très très Badalamenti. Est-ce que je suis déçu ? Oui, je ne vais pas le cacher. Si « Nights of lust » est indéniablement réussi, il y perd un peu en personnalité, en singularité. Il le compense un peu avec la place plus importante laissée aux éléments électroniques. Mais ça reste moins original. On ne leur en veut pas longtemps, aux fantômes du sextet, parce que oui, ce disque reste un classique instantané du dark jazz, et démontre un génie de composition que peu peuvent égaler. C’est bizarre comme dénouement ; une déception qui amène quand même à un contentement. La marque du talent ?