
En 2015, « Dormant heart » montrait à la fois le pouvoir et les limites de Sylosis. Apparemment, les fans (coucou beuh !) n’étaient pas les seuls à s’en rendre compte, puisqu’à sa suite, Josh Middleton a décidé de mettre son groupe en pause pour une durée indéterminée, pour faire un point sur ses envies, ses ambitions, et éviter ainsi la redite. Bien lui en a pris d’ailleurs ; « Cycle of suffering » est probablement le meilleur album du groupe à ce jour. Sylosis y a légèrement modifié sa formule. Elle conserve, bien sur, sa base metalcore et ses excroissances thrash. Mais les influences stoner et doom qui apparaissaient auparavant ont presque disparu ici, au profit d’une expression plus sludgy. « Cycle of suffering » est de fait beaucoup plus frontal, mais parvient tout de même à aménager des moments plus calmes, et surtout, prend garde de bien respecter tout au long de ce bel album l’équilibre entre une tension palpable et permanente et un sens de la mélodie qui explose encore plus ici. Un titre comme « Shield » (ou mieux encore, « Idle hands ») montre tout le potentiel de Sylosis ; si on avait déjà décelé un certain talent chez le groupe, on se rend compte qu’on l’avait juste effleuré. Et la nouvelle direction prise par Middleton va probablement faire propulser « Cycle of suffering » sur les platines de nombreux fans de metal musclé et racé à la fois. Et ce ne sera que justice. Plus j’écoute ce nouvel opus, plus je me dis qu’il est bon. Chaque élément pris séparément, j’en conviens, est déjà connu. Mais la symbiose, sans tenir du miracle, tient au moins de l’orfèvrerie. La machine est huilée, les soli et passages atmo permettent les respirations, le reste respire le headbanging à plein nez. Très très bon !