Le problème avec les albums de folk rock désertiques, simples, touchants et arides, c’est qu’ils utilisent souvent des recettes similaires tout au long de leur progression et finissent par de venir assez rasoir. Ce duo australien, constitué de deux voix complémentaires, unies à la scène comme à la ville (Angus et Julia sont frère et sœur, et c’est même pas du chiqué !), dont le tube « Big Jet Plane » a traversé la planète emportant moult suffrages, pourrait bien se situer dans cette catégorie. Ok, le titre a fonctionné sur moi aussi, mais je ne sais pas, quelque chose me pousse à faire cette supposition, et j’entame l’écoute de ce deuxième album avec un sale préjugé derrière le clavier, épiant chaque note, guettant toute répétition, fouinant sous les cactus pour trouver une tournure redondante, une mélodie convenue. Et manque de bol, il en trouve. Oui, il y a ici de la sensibilité, de la beauté même, une jolie manière d’agencer les voix, une science de l’épure. Mais voilà, ça reste tout de même trop classique dans la forme comme dans l’interprétation (piano, guitare sèche, voix, mélancolie, rythme neurasthénique) et entre deux titres sympa, je m’ennuie profondément. J’ai bien conscience que cet album mérite une deuxième chance, mais je n’ai pas le courage de lui donner ce soir.
Angus & Julia Stone : Down the way
Angus & Julia Stone : Santa Monica dream