
Les danois Solbrud sont de ceux qui aiment prendre leur temps, planifier chaque sortie, soigner chaque détail. Comme quoi, on peut être esthète et blackeux. Oui, mais s’ils reviennent après sept longues années de réflexion, ils n’arrivent pas les mains vides : « IIII », quatrième album des quatre de Copenhague, nous délivre 11 titres… pour plus d’une heure et demie de musique. Ah oui, quand même ! « Hvile » pose les bases ; on a beau aimer le black intense et cru ici, on aime l’introduire et l’accompagner d’ambiances épiques aux contours folk, et le plonger dans une atmosphère qui oscille entre haine et tristesse… Tout ça en plus de 17 minutes. Ah oui, mais ça ne fait quand même pas un peu long ? Bah, si. On a beau apprécier l’intention, il faut constater que le résultat n’est pas à la mesure des ambitions. Peut-être parce que ce disque est un peu particulier. Si c’est le quatrième album du combo, c’est également le premier que les membres ne composent pas ensemble. L’idée était que l’enregistrement soit séparé en quatre segments, et que chaque segment soit composé par un membre différent. Alors pris un par un, certains titres ou passages peuvent être intéressants, je n’en disconviens pas. Mais quand on les enchaîne, et quand on les étudie de près, on a du mal à leur trouver quelque chose de si exceptionnel. Oui, c’est du black atmo propre et bien fait, oui les ambiances sont travaillées, mais j’ai déjà entendu ça, et la durée du disque est vraiment, à mon sens, un gros frein à son écoute in extenso. Et j’avoue que revenir dessus me coûte, parce que les bons passages ne contrebalancent pas complètement les moyens, et que, si les musiciens sont bons (mention spéciale au batteur), ils ne voient pas forcément leur art beaucoup mis en valeur (la production aurait pu être plus clinquante et claire)… Ah, mais que d’adversité mes amis !