
Slumb, c’est l’union de deux artistes bordelais. Senbeï d’un côté, que je connais surtout par le biais de sa collaboration avec Al Tarba au sein de l’excellent projet hip-hop Rogue Monsters. Je connais l’obsession du monsieur pour les sonorités asiatiques. Mais ici, il semble s’être contenu. Il faut dire que son acolyte du moment, Julien Marchal, n’est pas dans les mêmes dispositions musicales. De son côté, le pianiste (oui, je fais un peu l’impasse sur les présentations) est plus dans le trip mélancolie électro – classique. L’union des deux tourne un peu à l’avantage de ce dernier, si on veut compter les points. Mais quand on y regarde bien, c’est beaucoup plus riche que ça. « Aurora » débute de façon assez attendue, par quelques notes de piano bien senties, jusqu’à ce que les percus, juste magiques, débarquent, accompagnées de micro-samples et de nappes ambiantes. C’est beau, ample, majestueux. Suit « Reset », qui voit le duo inviter l’anglais Ed Tullett, auteur d’un album solo et d’un autre avec Novo Amor, à la voix gracile et sensible. Joli moment de poésie et de douceur mélancolique. « Sakeshima » trahit l’un de ses auteurs par les sonorités de son titre, qui ne transparaissent pas musicalement ; on se situe toujours dans un trip hop, plutôt classique. Enfin, « Over and done », avec son nom qui sonne comme un au-revoir, me rappelle plus un Moby, avec son sample soul et sa rythmique electro. Quel que soit le titre, on trouve une tripotée de petits détails qui font le charme de Slumb. Bon, pour être transparent, ce sont vraiment les deux premiers morceaux que je trouve excellents, les suivants étant à mon goût plus ordinaires, même si très bien exécutés. Mais ce premier ep est tout de même assez prometteur, et si le duo persiste dans son union, nul doute qu’il saura proposer de grandes choses dans le futur !