
Souvent comparé aux Smashing Pumpkins, le groupe de Brian Aubert n’a cependant jamais bénéficié de la même aura, en particulier chez nous, et ce malgré des facultés mélodiques certaines. « Physical thrills » ne changera malheureusement certainement pas la donne. Non pas parce qu’il est mauvais, mais parce qu’il fait le choix de se montrer un peu plus introverti que certaines autres sorties passées. Dès « Stillness (way beyond) », on sent une tension s’installer, mais celle-ci se contente de rester tapie dans la pénombre, et ce même si certaines rythmiques restent très rock. Ce qui est évident ici, c’est que le groupe a cherché à interconnecter ses titres, et à aller plus loin dans l’expérimentation de rythmes, sonorités et structures. « Physical thrills » ne comprend peut-être pas de tubes immédiats, mais il est loin d’être plan-plan. « Hidden moon » et ses influences heavy metal, le trip hop de « Dream at tempo 050 », les éléments electro un peu plus camouflés, les explosions rock alternatif d’antan un peu muselées mais pas tant que ça… On peut avoir l’impression que, malgré une patte mélodique omniprésente, le groupe ne sait plus trop où il va. Non. C’est seulement que, comme beaucoup de disques qu’on découvre aujourd’hui, « Physical thrills » a été composé dans une optique de retour à la liberté. Et du coup, on y ressent ce besoin de laisser chaque idée s’exprimer, de lâcher la bride. Un besoin qui bouscule un peu nos habitudes et aboutit à un disque certainement plus hétérogène, peut-être plus décousu, avec des titres qu’on accueillera donc de façon différente selon sa sensibilité. « Physical thrills » n’est pas le disque d’un groupe statique, mais de musiciens qui aiment se remettre en question. C’est tout à leur honneur, même si le résultat ne me convient qu’en partie.