SIGAL : Minotaure

Je n’ai jamais été très amateur de chanson française, ni même de pop française. Marie Sigal est une artiste complète, née de parents artistes. Question « voie toute tracée », on peut trouver pire. « Minotaure » traîne chez moi depuis quelques semaines. Je l’ai écouté plusieurs fois, par bribes ou entièrement, et jamais je n’ai su me décider sur ce que j’allais en faire. Parce que, justement, il y a ici des choses que je trouve brillantes, et des choses qui le sont certainement tout autant, mais qui ne me correspondent pas du tout. Prenez l’incipit, « Le jour après ma mort » ; au départ, elle cultive des accents tragiques qui vont bien au titre. Et puis, bam, le refrain arrive, et ce n’est pas de nuance qu’il faut parler mais de cassure ; léger, funky, il me fait réviser ma vision du titre. « Minotaure » poursuit, et si son côté coquin n’échappera à personne, on y retrouve aussi une forme d’humour diffuse mais présente tout au long de l’ep. Et pour le coup, le côté groove ne me gêne pas. Sur « La couveuse », c’est le refrain assez grandiloquent qui me charme, alors que le chant parlé et la forme assez poétique du couplet ne m’atteignent pas vraiment. « Tu disais » se fait plus jazzy et a quelque chose d’eighties en son sein, qui ne me touchent pas vraiment non plus, sauf vers la fin, quand l’instrumentation se fait luxuriante. Un sentiment mitigé que l’excellente « François » a tôt fait de me faire oublier. Déclaration d’amour et d’envie à un homme, elle mêle une sensualité certaine à un côté décalé. Enfin, « Open bar » est plus mesurée musicalement, mais très réussie aussi. Cet ep, aussi problématique soit-il pour moi, montre une ouverture et une richesse rares, et c’est pour ça, et avec la conviction qu’il saura en convaincre d’autres plus que moi, que je vous le présente.

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