SAN-NOM : Un peu pitoyable

De projet en projet, San-Nom, de son véritable prénom Augustin, progresse en son et en flow. Comme beaucoup, son art se divise entre storytelling et introspection, sans qu’on sache vraiment où se trouve la frontière. Alors forcément, le texte de l’introductif « Augustin » a beau être d’une force et d’une justesse incroyables, on ne sait pas si le fait qu’on s’y retrouve partiellement ou complètement nous rapproche de lui ou pas. En tout cas nous voilà avec un titre aussi génial que « Hamingja » sur « Silence » ; on a déjà hâte de découvrir la suite. « Est-ce que » est dans le même mood musical ; on a ici quelqu’un qui panse et pense ses plaies, balançant entre les différentes étapes du deuil d’une relation qui a compté et coûté. « A peine » casse un peu, musicalement autant qu’au niveau du texte, avec cette dynamique. Bien sûr, si la mélodie est plus légère, l’histoire reste « un peu pitoyable » aussi : ok, le contrat est rempli. Sur « Pas la fête » on accompagne le « personnage » dans ses pérégrinations nocturnes, prétexte encore une fois à nous révéler ce qui turbine sous sa touffe. « Galérien » et son superbe piano nous assènent une conclusion qui saute aux yeux. « 250 BPM » est le rebond plus positif de l’album, l’électrochoc qui fait partir la courbe dans l’autre sens. Enfin, « De ma part » se positionne quelques années plus tard, posant le constat assez amer que le « mieux » n’est qu’un papier-peint que les regrets prennent un malin plaisir à lacérer pour révéler le gris sale de la souffrance cachée derrière. Encore une fois donc, San-Nom signe un projet sensible et sensé, retranscrit avec autant de finesse que de mots crus, ce qui n’exclut pas l’humour qui le caractérise. Bien sûr, j’en préfère les titres les plus globalement sombres, mais les sept titres qui le composent forment un tout cohérent que je ne peux que vous conseiller d’écouter comme tel !

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