Revoilà Chuck D et Flavor Flav pour un treizième round qui, on s’en doute, ne manquera encore une fois pas de coup de pieds dans la fourmilière de l’establishment ricain et de la bienséance d’apparat. On retrouve ici des éléments déjà aperçu par le passé, bien sûr – et c’est tant mieux. Mais « Man plans god laughs », s’il ne trahit aucunement les racines musicales du posse, s’autorise tout de même pas mal de modernisme dans les sonorités et productions. Mais surtout, on sent que le groupe prend plaisir à varier les ambiances et adapter (ou pas) son flow en conséquence. Oui, Public Enemy a moins à prouver et à revendiquer aujourd’hui qu’à l’époque de « Fear of a black planet ». Et il a bien raison de prendre la liberté de s’amuser avec son art, et de se reposer un peu sur ses lauriers. Mais ça se signifie aucunement que ce nouvel album au titre faussement misanthrope ait quoi que ce soit à se reprocher. Car ce disque montre un groupe au mieux de sa forme, mettant ses rimes au service d’une efficacité retrouvée, d’une belle osmose entre le fond et la forme. Et en même temps, heureusement qu’il est bon, ce disque, parce qu’avec seulement 27 minutes au compteur, la moindre des choses c’est de ne pas être arnaqué sur la marchandise !
Public Enemy : No sympathy for the devil
Public Enemy : Man plans god laughs