
Difficile de trouver la moindre bribe d’information sur Paul Osborne, le musicien derrière Project Gemini. Ce projet est, semble-t-il, né de la passion, l’obsession du monsieur pour des styles très ancrés dans les années 60 et 70 ; la pop, le rock psychédélique, une certaine forme de funk, de musique de film. Effectivement, « The children of scorpio » est gorgé du soleil, du groove et de la douceur de vivre de cette période. Mais ses titres portent également en eux une certaine étrangeté, ce parfum irréel et presque inquiétant qui émane de la pop surannée. Bien sûr, ce n’est pas le cas de tous les titres ; j’ai pour ma part un peu plus de mal quand le rock prend le dessus, comme sur « The ritual ’70 » ou « Plan your escape ». Sinon, pour vous décrire la chose, un petit vent du Midlake de « Antiphon » souffle sur ce disque, conjointement à des choses plus référencées (on parle souvent de Lalo Shifrin, mais je tablerais plus sur des choses proches de la pop et du rock, les éléments funk n’étant présents qu’à la marge). « The children of scorpio » n’est pas le disque ultime pour les fans de pop psyché, mais porte en lui autant de respect que d’application pour celui-ci, si bien qu’on a souvent l’impression de connaître les titres, alors qu’ils s’inspirent juste du meilleur du genre pour nous proposer un album solide et agréable Apparemment, ce disque a été mûrement réfléchi, des années durant ; heureusement, ça n’a pas été fait en vain, et Project Gemini, même s’il se contente de cette sortie, n’aura pas à en rougir, ni maintenant ni dans quelques années. Alors inutile de le cantonner dans la clandestinité ; si le genre vous intéresse, c’est une sortie très valable !