D’habitude, quand je vous parle d’un groupe grec, il fait dans le dark metal symphonique. Et bien, ce soir, on va un peu s’écarter de l’ombre du grand Spiros Antoniou pour prouver que d’autres tout aussi inspirés peuvent s’illustrer. Poem s’est formé en 2006 et signe ici un troisième album renversant. Quand « False morality » débute, on ne sait pas quoi en penser ; heavy metal ? Prog ? Le chant évoque d’abord le neo metal, le grunge, le heavy… Mais le titre est nuancé, technique, original, et en même temps très abordable. On en ressort séduits. « My own disorder » confirme l’ensemble des éléments, en se montrant encore plus entreprenant, avec son refrain qui flirte avec du System Of A Down : du grand art. Dans le genre, le refrain de « Four cornered god » s’avère assez mémorable aussi. En fait, chacun des sept titres de « Unique » a une personnalité et des qualités qui le font sortir du lot. Ici des résurgences metalcore (« Euthanasia »), là plus de finesse (« Unique »)… Alors oui, le nom du groupe et celui de l’album peuvent paraître un brin prétentieux ou pompeux, mais sur ce coup-là on ne pourra que les taxer de réalistes. Si on cherche des défauts, on pourra reprocher à Poem un certain systématisme de l’alternance calme / énervé, et une technicité hélas principalement exploitée au travers des structures et de la guitare (même s’il est vrai que dans ce genre de disques, une basse démonstrative est devenue un poncif… mais voilà, j’adore ça moi !). A vrai dire, les reproches ne pèsent pas lourd dans la balance quand l’heure est venue de juger ce « Unique », qui surprend autant qu’il impressionne votre serviteur, d’autant plus que je n’ai pas vu arriver le groupe. Belle performance !
Poem : False morality