PLAN B : The defamation of Strickland Banks

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D’Eminem anglais, Ben Drew, alias Plan B, semble vouloir passer à Marvin Gaye blanc. Ici, la soul vintage côtoie le hip-hop de blanc-bec au sein d’un concept-album narrant l’histoire d’un jeune chanteur soul accusé à tort de viol par une fan éconduite. Hum. Un album-concept qui sent le biopic à plein nez, ça ne vous rappelle rien ? Il faut dire aussi que Ben joue la comédie à l’occasion, et que cette histoire, qui s’interrompt ici de façon abrupte, verra sa fin exposée dans un futur court-métrage. Décidément, le rapprochement avec Marshall Mathers est inévitable. Pourtant, si Shady est une influence avouée, on en décèle bien d’autres au travers de ce second album. Outre la soul sixties, c’est une frange pop groovy et le hip-hop foutraque des Beastie Boys qui surgissent ça et là, apportant encore un peu plus de couleur à l’ensemble. Au final, Plan B délivre un album très intéressant, riche en chansons accrocheuses même si quelquefois bancales ; paradoxalement, ce sont les parties rappées qui paraissent anachroniques ici. Le seul point noir de l’album, c’est son côté un peu trop « propre » : rien ne dépasse, tout sonne juste, tout est à sa place. C’est de la soul des années 2000 ; on n’y sent plus la sueur, on n’y perçoit plus la pulsion sexuelle, et elle a perdu son message social, sa rage d’exister, son identité au profit d’une volonté de séduire, d’un souci purement esthétique. Bien, mais un poil trop tiède.

Paroles de l’album

Site officiel

Plan B : Stay too long

Plan B : Writing’s on the wall

Plan B : Love goes down

Plan B : She said

Plan B : The recluse

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