Piernikowski est un musicien polonais oeuvrant dans une electronica assez acide, expérimentale et percussive. Le genre est décrit comme du « dub-hop ». L’ensemble est sombre et entièrement instrumental. Les treize titres ont une certaine tendance à se ressembler ; des basses synthétiques, des bribes de voix, des accents dramatiques, un peu de micro-mélodie, un certain travail sur le rythme. « Beyond echo of time » est un disque complexe, on y trouvera pas de hits immédiats. Pourtant, quand Piernikowski se laisse aller à quelque chose de plus mélodique comme « Seek forest for guidance » et ses influences médiévales, il est assez bluffant ! Mais voilà, il n’aime pas trop ça, et préfère jouer les savants fous, quitte à se montrer complètement obtus (sur une « Raid » qui s’avère trop rêche pour moi). Il vous faudra certainement plusieurs écoutes pour parvenir à apprécier cet album à sa juste valeur, mais sûrement une seule pour vous confirmer qu’il y a ici quelque chose de très excitant. Piernikowski a développé un propre langage musical propre, et en percer les arcanes est ardu, c’est normal. Ma crainte tout de même, c’est que ça le soit tant que les auditeurs abandonnent en cours de route. Alors, le dj a-t-il bien fait de nous revenir après 5 ans de silence (qu’il a quand même mis à profit pour sortir un court métrage) ? Oui, c’est sûr. Mais il aurait quand même pu faire en sorte de rendre son art plus digeste et immédiat au passage, sans faire une croix sur sa créativité débridée. Toutefois, il y a ici quelque chose de fascinant, qui va fatalement m’y faire revenir autant que m’énerver.
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