ONEOHTRIX POINT NEVER : Again

Daniel Lopatin s’est plongé, pour bâtir ce nouveau monument à la gloire de l’electronica, dans ses influences passées, essayant de les intégrer le plus possible dans son style labyrinthique et mystérieux. Mais sa démarche a ceci de particulier qu’il n’a pas compulsé tous ses anciens enregistrements, mais plutôt ses souvenirs, avec ce que ça comporte d’approximations et d’erreurs. Sa vision de la musique de l’époque, qu’il l’ait aimée ou pas (et oui, nous sommes autant influencés par les bons que les mauvais souvenirs), vue au travers du prisme de la façon dont il perçoit et conçoit la musique aujourd’hui, a donné naissance à « Again ». Ça vous semble complexe ? Alors votre ressenti sera le même à l’écoute de ce nouvel et dixième album. La musique de Oneohtrix Point Never peut sans conteste être qualifiée d’avant-gardiste ou expérimentale. Si des mélodies s’y dessinent, elles prennent toutefois bien des détours, sont dévoyées par de nombreux effets avant de nous parvenir sous une forme déstructurée et fuyante. A l’image de la pochette, la musique des nineties et eighties est compressée, amalgamée et combinée. On peut en trouver des traces plus ou moins fidèles, mais jamais de franches citations. « Again » est une relecture qui peut sembler décousue et chaotique, au sein de laquelle indie rock, ambiant, musique orchestrale et pas mal d’autres choses se bousculent. Si on est coutumier de la musique de l’américain, on y reconnaitra certains des ingrédients musicaux habituels, mais leur dosage est toujours différent. Je l’avoue, pour moi le disque est un peu trop conceptuel, un peu trop « chelou » pour parler clair. C’est une jungle électronique dense, et j’ai du mal à la pénétrer sans mon coupe-coupe / avance rapide. « Again » est le type même de disque qu’il faut aborder dans les bonnes dispositions et l’esprit grand ouvert. Peut-être n’est-ce pas mon cas en ce moment, en tout cas ça ne restera pas un souvenir impérissable.

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