MONO : Pilgrimage of the soul

C’est Steve Albini qui a l’honneur de se trouver derrière les manettes pour ce onzième album des rois du post rock japonais Mono. Il leur a concocté un son puissant et chaud, qui contraste bien avec le caractère sombre et nostalgique de leurs compositions. Ça s’entend dès le premier titre, « Riptide », qui dégaine vite les guitares déchirantes après une intro qui met dans l’ambiance d’un nouvel opus la tête dans les étoiles mais les riffs bien telluriques (et on rajouterait bien « le moral dans les chaussettes »). « Pilgrimage of the soul » prend la suite de « Nowhere now here » en faisant souvent reposer ses titres sur un matelas électronique, mais emploie également d’avantage le rythme comme passeur d’émotion. Pas de chant cette fois, ce qui peut paraître étrange étant donné la thématique : « Pilgrimage of the soul » prend pour source le poème de William Blake « Augures d’innocence » dont voici les premières phrases ;

Voir le monde en un grain de sable

Un ciel en une fleur des champs

Retenir l’infini dans la paume des mains

Et l’éternité dans une heure

Je vous les cite car elles sont, je trouve, assez représentatives de l’oeuvre des japonais, et pas seulement sur ce disque d’ailleurs. Y trouve-t-on l’éternité en une heure ? Il y a de ça (même si l’album ne compte que 57 minutes). En tout cas il y a ici comme sur toutes les productions de Mono quelque chose qui touche au rapport avec le Grand Tout, et une attention portée à l’infiniment petit comme à l’infiniment grand. Encore une fois, et même si le groupe modifie ici sa formule pour la rendre plus énergique, on ne trouvera rien à redire à ces huit titres, perpétuant la légende d’un groupe de post rock à qui tout réussit.

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