Bon, on va commencer par une question simple : y’en a-t-il parmi vous qui ne connaissent pas Mono ? Toi, là-bas ? Ok. On va donc faire les présentations. Mono, c’est un groupe culte. Non, je ne dis pas ça pour vous culpabiliser, faut bien commencer quelque part, y’a pas de souci. Et il officie dans un genre pas très grand public, le post rock. Il le pratique depuis maintenant 19 ans, et ce disque est son dixième opus. On peut dire que Mono est un groupe constant. Je n’ai jamais écouté un disque décevant du combo, qui jongle avec les ambiances et les émotions (souvent tragiques, il faut bien le reconnaître) en employant rythmiques puissantes, guitares cristallines ou tumultueuses, cordes, cuivres, claviers en pagaille. Une recette éprouvée qui, c’est vrai, évolue peu de disque en disque, mais trouve toujours des chemins nouveaux pour atteindre l’âme de ceux qui s’y exposent. Ce nouvel album, lui, marque un changement exceptionnel ; un changement de batteur. Oh, oui, ça n’a l’air de rien, mais c’est la première fois. Pourtant, une fois le disque lancé, on se rend vite compte qu’il s’agit bien d’une information anecdotique ; on est (toujours) en terrain connu. Cependant, ce nouvel opus inclut également des parties électroniques, et ça c’est nouveau. Bien sûr, ça ne transforme pas complètement la musique des japonais, loin s’en faut, mais ça élargit un peu plus la palette à sa disposition. Mais il y a bien une révolution ici, c’est la présence du chant sur « Breathe ». Mais c’est tellement bien fondu dans le décor qu’on n’y fait pas attention. Et c’est aussi assez dispensable (le chant comme le titre). Le point commun de tous les albums du groupe, c’est aussi, comme sur ce nouvel artwork magnifique, l’équilibre entre une noirceur étouffante et lueur d’espoir vacillante. Et à ce niveau, on y est toujours. « Nowhere now here » a beau se montrer assez classique, il comporte tout ce qu’on chercher sur un disque de Mono ; beauté, mélancolie, solitude, espoir, puissance et emphase. Bref, un autre grand disque pour Mono.