LUPEN CROOK : How rotten the teeth

Lupen Crook est depuis toujours un mystère. L’homme comme son art (musical ou autre) aiment les puzzles, et si chaque pas dans son univers en constituent une pièce, on a encore, des années après son arrivée dans le folk game (dans lequel il n’a, entendons-nous bien, pas grand-chose à faire), trop de manques pour saisir le tableau dans son entièreté. Sera-t-il jamais terminé d’ailleurs ? Ou devra-t-on se résigner, comme pour certaines oeuvres, à se dire qu’on a passé un bon moment, vécu une expérience unique, mais toujours pas compris le sens ? Ce nouvel album, certes bien moins exubérant que les autres, ne va pas forcément éclaircir la soupe. On est accueillis par « Westmoor farm ghosts », titre assez neurasthénique qui met bien du temps à se dévoiler, trop certainement. A vrai dire j’aurais préféré que cet album débute par « Yesterday’s man », qui a lui-même une bonne tête d’ « opener », mais s’avère beaucoup plus mélancolique et lancinante. « Tomorrow’s world » a beau sembler s’y référer directement au niveau du titre, musicalement, ce n’est pas tout à fait du même tonneau, plus coloré par l’electro. Bon, ceci dit, presque tous les titres partagent une ambiance plus posée qui, si on a pas suivi le cheminement musical du bonhomme depuis ses débuts, ne sera pas forcément comprise. Et même si elle est comprise, de là à la partager… Pour ma part, je préfère les titres à mi-chemin entre cette ambiance et quelque chose de plus énergique ou bizarre. « How rotten the teeth » ne me fera donc pas tomber en pâmoison comme le premier album de l’anglais. Ce qui n’exclut pas de prendre un plaisir certain à l’écoute de « Yesterday’s man », « Tomorrow’s world », « Sorry for the mess » ou « Alarm of St Paul’s ». Bref, ce nouvel album ne remplit pas tous les objectifs que je lui avais assignés, mais se rattrape in extremis sur de très bons titres. Bilan mitigé.

Facebook

Instagram

Related Posts

  • 10000
    Lupen Crook , c’est Matthew Pritchard, un doux dingue obsédé par la musique dès son plus jeune âge, et qui n’aura de cesse d’expérimenter et d’écrire durant des années, le plus souvent loin des radars de ses contemporains d’ailleurs. Et en fait on ne leur en voudra pas d’avoir voulu…
    Tags: d, on, lupen, crook, plus, a, bien, album, rock, indie
  • 10000
    Sept ans après leur dernier album, voici le nouvel album de Man Man. Si vous ne connaissez pas Man Man, alors restez sur vos gardes : vous n'êtes pas à l'abri d'un coup de cœur. Enfin, pour peu que vous soyez sensibles à une certaine forme de folie musicale. Car Man…
    Tags: man, album, ne, plus, rock, indie
  • 10000
    Jarrod Gosling (rien à voir avec Ryan) est un touche-à-tout. Pour ma part, et concernant Adopte Un Disque, vous pouvez en trouver la trace sur I Monster, projet electro fourre-tout assez génial auteur de quelques hits (je vous laisse la surprise, mais vous en connaissez forcément un). Avec Regal Worm,…
    Tags: d, rock, bien, on, ne, toujours, plus, forcément, psychédélique, crook
  • 10000
    Lanterns On The Lake, si on ne les connaît que peu par ici, se sont fait un petit nom dans leur domaine, la dream pop, en angleterre, avec leurs trois précédents albums. Ce qui est intéressant chez ce groupe de Newcastle, c’est que de dream pop, ils n’en ont pas…
    Tags: on, the, pop, ne, plus, se, d, titres, ambiance, album
  • 10000
    Difficile de décrire Immaterial Possession. Il s'agit d'une formation à géométrie variable, dont les membres semblent partager un goût commun pour la création et la théâtralité. Musicalement, ça se traduit par l'utilisation d'une pluralité de styles et d'ambiances, et l'alternance de voix masculines et féminines. Entre indie pop, folk americana,…
    Tags: ne, se, plus, titres, on, a, pop, indie, folk, rock

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *