
Premier point important ; Lola Marsh n’est pas Lola Marsh. Toi y’en a pas comprendre ? Bon. Lola Marsh n’est pas une personne, ça n’est même pas une référence, une métaphore. C’est une sonorité. Lola Marsh était à la base un duo qui a évolué en « vrai » groupe. Pas non plus une histoire d’amité, ni d’amour. Une opportunité musicale, à tout point de vue. Est-ce que ce genre de fonctionnement est préjudiciable à la musique ? Apparemment, pas du tout. Car le deuxième album de cette formation israélienne de pop folk indie est remarquable. Il y a quelque chose de Cocoon ici (la connexion est d’ailleurs établie, un duo a été fait l’an dernier). Mais il y a quelque chose de First Aid Kit aussi. Quelque part entre intimité et grands espaces. Avec toujours une patte assez universaliste, « grand écran ». Du feeling, de la délicatesse et le goût de faire rayonner ça au-delà des frontières de la scène au travers d’arrangements grandioses (« Like in the movies », qu’ils disent…). Oui, le mot est fort. Mais les titres qui vous sont offerts ici également. Je lis souvent que l’inspiration de Lola Marsh est sixties. Bof. Si on considère que tout ce qui utilise une guitare folk pour poser des pop songs est sixties, alors ok. Mais il y a des moyens, des tournures plus modernes à l’oeuvre aussi. « Someday tomorrow maybe » bénéficie d’une grosse production, d’une luxuriance d’effets, et donc d’une profondeur de champ hollywoodienne. Ça va les placer dans la catégorie « mainstream » pour beaucoup. Et, bon, ils n’auront pas forcément tort. On va retrouver, on l’a déjà fait d’ailleurs, pas mal de titres sur des bandes originales de série, de films peut-être, en musique de pub etc, à n’en pas douter. Ils passent bien, ne présentent pas de flancs escarpés, ne feront pas polémique. Mais ils sont quand même très bons, alors j’achète !