
Octobre 2005. “Sad disco”, premier album de Rhesus, voit le jour après une montée en puissance du groupe, un peu beaucoup grâce au tremplin CQFD des Inrocks. Le groupe grenoblois reçoit des critiques élogieuses, et connaît jusqu’en 2008 une carrière courte mais belle. Depuis, une pause qui dure, une séparation, une depression, des doutes. Et des chansons qui s’amoncellent pour Aurélien, le chanteur, qui a enregistré “Rose” entre deux errances, mais ne l’avait jamais sorti. Lian Ray est donc le pseudo choisi par le monsieur pour les libérer. De l’indie pop teintée de folk d’alors, il reste bien sûr quelques traces éparses, et cette délicatesse qui habillait les titres de Rhésus et les parties vocales d’Aurélien. Mais les chansons de “Rose” ont autrement plus d’élégance. Parées de tournures baroques, d’une mélancolie touchante, d’un romantisme légèrement désuet, elles pourraient se rapprocher d’un Blonde Redhead ou d’un Musée Mécanique : beau et triste à la fois. Et je dois dire que j’ai été très vite conquis par cet univers ; dès la (trop) courte intro “Rose (preface)”, on sent bien qu’il se passe quelque chose. La magnifique “Rose” enfonce le clou ; j’adore. Une fois “Mateo” traversée, je me demande vraiment ce qui peut m’arriver de mieux. Alors mieux, je ne sais pas, mais en tout cas, la qualité ne redescend pas. Bon, bien sûr, l’ensemble de l’album partage les mêmes recettes mélodiques et ambiances, mais bon, c’est un concept album chapitré, alors on ne va pas se formaliser pour si peu. Reste que j’aurais aimé connaître un autre climax en fin de parcours, ce qui me fait un peu réviser ma note générale. Mais pas assez pour me passer de cette petite pépite de pop baroque, et d’espérer que le style développé ici se retrouvera sur un prochain album au moins aussi réussi !