
Bon, j’avais jusqu’ici fait l’impasse sur le petit phénomène hexagonal Laura Cox parce que, bon, reprendre des standards rock et blues, c’est bien, mais ça ne me passionne pas et… Oh, mais le snobinard ! Parce que, bon, avec une telle logique, je m’apprêtais à passer aussi à côté de ce disque, qui exploite le filon classic rock, alors que bon, les autres faisaient déjà ça très bien. Sauf que Laura Cox le fait aussi bien, et parfois peut-être même mieux, parce qu’avec un son réactualisé. Parce qu’à la première écoute, sans avoir le passif de la dame (son apparition dans la sphère publique en 2008 via youtube et le succès qui en a découlé), on a l’impression que c’est des states qu’elle nous vient. A l’aise à la guitare comme au chant, avec un parfait accent qui trahit les origines anglo-saxonnes de son paternel, elle enchaîne ici 10 titres positionnés classic rock entre hard rock, blues rock, sudiste et AOR à la ricaine. Leur point commun ; une étude suffisamment poussée de ce qui marche ou pas, mélodiquement s’entend, et une adaptation / restitution idéale. Aucun point faible ici, aucune interprétation molle du genou, aucun riff honteux. On ne recherchera pas forcément une personnalité unique, mais Laura Cox (et son groupe, elle ne compose pas seule) est une fille du rock et ce genre a envahi l’ensemble de ses cellules, dormantes ou pas ; impossible d’échapper au bon feeling qui se dégage de ces titres, aux gimmicks malins, aux rythmiques groovy, à ce chant country-blues rock nickel. On a beau se situer en territoire graisseux, tout est propre et étudié ici, parfaitement huilé. La suite est logique : « Burning bright » est fait pour marcher, aucune raison qu’il ne rencontre pas un succès mérité.