
En 2016, le premier album de Klangstof, « Close eyes to exit », m’avait tout simplement subjugué. Et j’avais peur, à l’époque, que le prochain album des hollandais ne marque la chute brutale du style indie pop en état de grâce. Me voici aux portes de la révélation, et autant vous dire que je n’en mène pas large. Parce que, bon, j’ai beau faire le blasé, le mec qui a déjà avalé des kilomètres de galettes, le fait de voir ses espoirs déçus et piétinés sans ménagement ne me fait pas plus plaisir que le quidam découvrant que les textes de son tube préféré n’ont aucune véritable signification. Bref. Quatre ans pour accoucher d’un deuxième album, que faut-il en penser ? Que Klangstof a pris son temps pour bien faire les choses, ou que le manque d’inspiration l’a assailli, et que ce deuxième opus sera aussi laborieux à écouter qu’à composer ? Aïe. Avec tout ça, je n’ai toujours pas appuyer sur « play ». Un peu de courage, que diable. Allez. « Blank page » démarre. Klangstof a changé. L’electro pop indie est toujours ce qui sous-tend l’album, mais le groupe développe une nouvelle obsession pour le groove et les arrangements. Enfin, sous des formes compatibles avec sa mélancolie cool et bizarre. L’ensemble des onze titres de ce deuxième album est donc plus catchy, à sa façon. Bien sur, la plupart du temps, ça grève un peu l’émotion. Ou du moins, on la perçoit moins lors de la première écoute. Puis viennent la deuxième, la troisième, et la donne change, imperceptiblement. On retrouve la même magie sauvage, différemment mise en scène. Et ça finit par faire son chemin. Cet opus ne me fait pas le même effet que le premier, mais je le trouve toujours très bon. Testez vous aussi sa différence, et dites-moi ce que vous en pensez !