
Deuxième album d’Immortal sans Abbath. On peut bien sûr regretter l’explosion du trio originel, power-trio à la présence certaine qui justifiait un peu plus le nom du combo, mais il faut bien reconnaître que Demonaz est parvenu, et parvient encore avec ce « War against all », dixième album du combo, à conserver le son typique de la formation, sa coloration typique et sa rage intactes. Les titres de ce nouvel album sont donc une fois de plus purement black old school à la norvégienne, montrant une animosité constante tout en aménageant quelques passages plus atmosphériques, et n’hésitant jamais à ralentir le tempo pour asseoir son propos. La seule chose qu’on peut regretter, c’est le timbre spécifique d’Abbath. Demonaz essaie de s’en approcher, et y parvient souvent, mais sa voix a un côté plus aigu et criard, et quelque chose de plus grave et puissant conviendrait mieux à mon sens. Ce sera un détail pour beaucoup, mais j’avoue que j’ai tendance à n’entendre que ça plutôt que les superbes riffs, plutôt que de prêter attention au soin apporté par le guitariste et compositeur aux structures plus futées qu’il n’y paraît, à la diversité des carnations et ambiances. Une obsession qui s’efface petit à petit grâce notamment à certains passages instrumentaux (« Nordlandihr » est assez exceptionnel) et à l’habitude qui s’installe. A la réécoute, ça passe mieux, et oui, par rapport aux dernières sorties du groupe au complet, Immortal a gagné en conviction et en puissance. Après, Immortal fait du Immortal, et si on veut chercher la petite bête, bien sûr que les riffs et les thèmes sont redondants, et que Demonaz capitalise sur ses acquis. Mais les fans d’Immortal ne s’attendent pas à débarquer en terre inconnue, et « War against all » leur donne ce qu’ils sont venu chercher, ni plus ni moins !