
Difficile de décrire Immaterial Possession. Il s’agit d’une formation à géométrie variable, dont les membres semblent partager un goût commun pour la création et la théâtralité. Musicalement, ça se traduit par l’utilisation d’une pluralité de styles et d’ambiances, et l’alternance de voix masculines et féminines. Entre indie pop, folk americana, rock psychédélique soft, le combo américain aime varier les plaisirs, et cela donne une aura fantastique à ce disque. Mais se situe-t-on complètement dans le rêve ? Non, les titres prennent parfois un ton plus orageux, ou étrange tout du moins. Je pense que ce premier album est la parfaite représentation sonore de Twin Peaks ; il porte en lui quelque chose de délicatement suranné, un décalage permanent dont on ne sait si on doit le trouver amusant ou malsain, inquiétant. Des écoutes et des écoutes plus tard, je ne parviens pas à départager mes sentiments. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il y a ici quelque chose de fascinant, qui me pousse à réécouter ces onze titres et me triturer les méninges pour savoir ce que j’en pense. Et que cette incertitude, ce non positionnement clair est finalement ce qui fait le sel de Immaterial Possession, un groupe dont je suivrai certainement les aventures à l’avenir, au moins pour être sûr que je ne suis sûr de rien !