HOZIER : Unreal unearth

Beaucoup se sont arrêtés à « Take me to church », l’énorme carton du premier ep (éponyme) de l’irlandais. Commencer sa carrière avec un tel tube, est-ce un rêve ou un cauchemar ? Je vous laisse lui poser la question à l’occasion. Pour tout dire, ça n’a pas vraiment l’air de l’émouvoir. Bien plus intéressant que les comparaisons qu’on en a fait, Hozier est un artiste qui suit sa propre voie, égratignant les travers sociétaux comme sur la chanson précitée, chérissant des artistes et des tournures pas très hype mais qui continuent à faire rêver (sur cet album, il s’inspire notamment de « L’enfer » de Dante mais aussi d’une nouvelle d’un écrivain irlandais des sixties, Flann O’Brien). C’est avec douceur qu’il nous accueille avec la première partie de « De Selby », qui bascule petit à petit vers une fin plus angoissante… mais rebondit avec une deuxième partie au groove tubesque. La plus pop soul et passe-partout « First time » me laisse un peu froid. Heureusement le single « Francesca », revisitant le mélange émotion / emphase de « Take me to church » m’emmène bien plus loin. « I, Carrion (Icarian) » installe une atmosphère azuréenne, bien loin de notre représentation de l’enfer. « Eat your young » magnifie la gourmandise avec sa soul pop grandiose et entraînante. « Damage gets done » est le deuxième titre un peu en-deça de la galette, trop mainstream pour moi. La grandiloquente « Who we are » n’a pas de mal à la faire oublier. L’instrumental « Son of Nyx » nous amène doucement à la classieuse « All things end » où on retrouve une touche gospel. Hélas, « To someone… » et « Butchered tongue » sont également en demi-teinte, un peu trop dans le pathos, et « Anything but » trop lumineuse à mon goût. « Abstract (psychopomp) » revient à un style plus dramatique. Même chose pour la plus bluesy et (un peu trop) emportée « Unknown / nth ». Enfin, « First light » clôt ce troisième album de façon sublime et spectaculaire. Le bilan est donc certes un peu mitigé, puisque ma sensibilité et celle d’Hozier ne sont pas alignées. Mais il y a suffisamment de force dans certains titres pour que je renouvelle l’écoute de « Unreal unearth » et de ses successeurs, à la découverte de nouvelles chansons pop / soul vertigineuses !

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Paroles de l’album

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