GONZALES : Ivory Tower

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Plutôt échaudé par les récentes pérégrinations « variétoche » de l’auto-proclamé « worst mc », c’est avec circonspection que je me lance à l’ascension de cette tour d’ivoire. Mais, grand sportif devant l’éternel (mouarf, oui), je ne puis longtemps résister à l’appel de l’effort. Arnaché et échauffé, je me lance. Premier étage (« Knight Moves » et « I Am Europe »), tout va bien, ce n’est ni plaisant ni déplaisant, un peu trop facile, mais on se voit avancer au moins. Je profite d’une petite pause pour profiter de la vue (« Bittersuite »), et repart sur un rythme doux mais entraînant (« Smothered Mate »). Deuxième étage (« The Grudge »), je crois reconnaître les visages familiers d’un rappeur et d’un pianiste dont j’ai apprécié le travail il y a quelques années. Curieusement, c’est de ce dernier dont je me rappelle le plus, lui qui fut pourtant le plus discret des deux. Mais ces bribes musicales sont parasitées par une espèce de bouillie sonore entre le revival eighties et l’électro branchouille qui s’échappe d’une VMC du troisième étage (« Rococo Chanel », « Never Stop »). Je me hâte de passer l’aération fautive, en essayant le plus possible de me concentrer sur le pianiste (« Pixel Paxil »). Au quatrième, une fête bat son plein (« You Can Dance ») ; les gens rient, trinquent et s’amusent, ça me redonne un peu d’énergie pour entreprendre la suite, même si la fatigue commence à se faire sentir. Petit coup de mou supplémentaire quand j’aperçois, juste au-dessus, une silhouette solitaire porter un verre à sa bouche dans la pénombre (« Crying » et « Final Fantasy »). Trop tard pour renoncer, je continue. Je touche au but, et le soleil me lèche la nuque, rendant l’effort un peu plus pénible encore (« Siren Song »). Derniers centimètres. Ma main atteint la cime tant convoitée « Never Stop Chilly Gonzales Rap ». Je me hisse péniblement, et contemple… Un bien triste spectacle. Une vue au rabais, mes mains rougies et abîmées, et la fâcheuse impression d’avoir perdu du temps et de l’énergie pour un pseudo-exploit pas très glorieux. Même pas envie de laisser une deuxième chance à la tour, tiens. Pour descendre, je prendrais l’ascenseur…

 

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Gonzales : You can dance

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