Difficile de voir dans le titre de ce disque à la mélancolie palpable autre chose qu’un trait de cynisme. « Happy machines » n’en a que le titre. Il nous accueille par le biais d’une electro-pop rêveuse en mode mineur. « The monster », beaucoup plus énergique, montre un potentiel pop impressionnant, bientôt confirmé par une « Blank tapes » qui fait le trait d’union entre les deux aspects de la musique du groupe américain. Ce quatrième album est donc un équilibriste, jonglant entre retenue feutrée et titres plus flamboyants. From Indian Lakes n’est pas le faiseur de tubes dont on rêve la nuit, pas non plus le groupe rebelle auquel on aimera s’identifier pour impressionner les copains / copines, mais il pourrait bien concourir au titre de petite pépite indie injustement méconnue et d’autant plus précieuse. Joey Vannucchi et les siens ont conçu un album équilibré, coulant de source, dont la sensibilité à fleur de peau n’est jamais trahie par des approximations musicales ou une surinterprétation maladroite. Le groupe maîtrise son sujet et le prouve en douze titres inégaux mais tous bons à leur manière. Belle bête !
From Indian Lakes : The monster