Feldup, c’est Felix Dupuis, un jeune homme biberonné au rock outre-atlantique, qui décidait en 2020 de sortir pour de bon de l’anonymat et la confidentialité en sortant son premier album, après avoir teasé non-stop sur sa chaîne youtube. Remarqué par quelques gros médias, il revient donc trois ans plus tard avec un disque forcément plus construit (puisque pensé comme tel). Toujours seul aux manettes, il s’attache toujours à transmettre ses états d’âme au travers d’une musique cyclothymique et d’une voix chargée d’émotion. On peut trouver ici des éléments qui évoqueront le shoegaze, l’indie pop mais aussi le rock alternatif. « Stared at from a distance » est un moyen d’expression artistique bien sûr, mais surtout un exutoire, un besoin vital pour Feldup d’évacuer les frustrations, les espoirs, les peurs. On le perçoit bien à l’importance de la place accordée aux textes. Musicalement, les onze titres de cette galette chassent donc en terre connue et ceux qui sont familiers des genres cités plus haut ne seront pas perdus. S’il y a un bémol à placer, ce serait plus au niveau du traitement général. Feldup fonctionne un peu en vase clos, il a donc fabriqué ce deuxième album tout seul, de ce que j’ai compris. Et ça s’entend un peu. Celui-ci sonne brut, ce qui peut renforcer le côté authentique et honnête, dont on a jamais douté étant donné les épreuves traversées par son auteur. Mais du coup, ça fait également ressortir des imperfections qui auraient pu être gommées autrement, surtout pour moi au niveau du chant dont l’équilibre paraît instable, mais aussi concernant le mix général qui aurait pu ici appuyer un peu sur l’émotion, là au contraire privilégier le côté pêchu… Alors oui, « Stared at from a distance » est plein de bonnes idées, de conviction et de moments forts, et ils sont intacts, rien n’est feint ou contraint ici. Mais un peu de mise en forme et de vision extérieure permettrait à mon sens d’en maximiser les effets.
