
Il y avait Wool, Tool, il y a Dool (qui veut dire « errance » dans sa langue natale). Bon, ok, le groupe n’est totalement un nouveau venu, puisqu’il signe ici son deuxième album, mais ça reste quand même des nouveaux venus, après une formation en 2015, un premier album en 2017 et un ep deux ans plus tard contenant une reprise pas mal foutue d’un de mes titres préférés des années 80, le « Love like blood » de Killing Joke. Le groupe s’est bâti sur les cendres de The Devil’s Blood et Elle Bandita (que je ne connais pas), ce ne sont pas donc complètement des inconnus. Mais si le heavy metal et le hard rock ont encore droit de cité ici, on s’oriente plus vers un rock sombre aux guitares puissantes, côtoyant le grunge et le rock gothique. Souvent mid-tempo, très à la hollandaise avec sa chanteuse capable de s’exprimer autant dans un registre grave que mezzo, dans une ambiance doom mais pas trop. Bien sûr, ça n’est ni très joyeux ni très moderne tout ça, mais c’est cohérent et pas téléphoné ; les musiciens ont tissé des structures assez élastiques et originales, on ne s’ennuie pas d’un titre à l’autre et si on y retrouve des éléments communs, pas mal de petites trouvailles mélodiques viennent parasiter nos habitudes et nous faire redécouvrir ce groupe à chaque titre, chaque écoute. Pourquoi seulement un 7 alors ? Par pure subjectivité. D’abord, j’aime les vocaux plus « francs », et la voix de Farida Lemouchi est assez androgyne. Et puis si j’aime les musiques sombres, celle-ci se situe vraiment entre plusieurs univers dont j’affectionne les codes, et ce disque est peut-être trop ceci ou pas assez cela pour moi. Mais je vous l’assure, si vous accrochez au single, vous adorerez l’album, et Dool fait preuve d’une maîtrise et d’une lucidité certaines dans sa façon d’aborder sa musique.