
Cloak est une formation américaine de black metal mélodique. Peut-être ne se qualifient-ils pas comme tel, mais c’est pour moi une constituante essentielle de leur son, et aussi une de leurs forces. Si « Black flame eternal » peut franchement chasser du côté des terres d’un Behemoth dernière période, il ne pourra cependant être confondu avec les polonais : il s’avère plus thrashy et moins brutal. Ce troisième album n’est pas pour autant à considérer comme l’oeuvre d’un second couteau. Ni vraiment mélodique, ni vraiment thrash, ni vraiment dark mais un peu des trois, il nous présente la vision personnelle de Cloak, s’inspirant de ses aînés (Dissection est un nom qui revient souvent, et pas à tort) mais développant un son unique que les futurs fans, et ils seront probablement nombreux, saurant par la suite reconnaître. Le côté sombre et mélancolique de Cloak s’accompagne toujours de riffs tranchants et d’un chant pas typiquement black (et assez riche en variations), qui pourra plaire à un éventail de metalleux plus large. Malins, les gars. En plus, le groupe sait parfaitement doser ses effets, en aménageant des moments très atmo, en intégrant des passages inspirés du heavy metal, en installant des ambiances très cinématographiques, en variant le tempo, sans oublier un groove froid. Pas étonnant que leur disque précédent ait été porté aux nues ; Cloak est vraiment un excellent groupe, qui forge son style en amalgamant de nombreux autres, avec pour ciment une noirceur qui n’est pas que d’apparat. « Black flame eternal » est un mutant aussi original que passionnant, un compromis idéal, un rassembleur de graisseux, ne passez pas à côté !