BLUSHING : Sugarcoat

Quelque part entre le shoegaze et l’indie rock, Blushing s’amène aujourd’hui avec les couleurs très criardes de ce troisième album mais une musique qui l’est beaucoup moins. La musique de « Sugarcoart » évoque largement un Veruca Salt, avec ce côté glacé et retenu, assez typique des nineties. On a aussi comparé à un Elastica, mais je pense que c’est plutôt en rapport avec l’énergie et la composition féminine du groupe que le son. En effet, Elastica est bien plus punky et direct. Ici, on joue plus avec la réverbération, les voix sont légèrement en retrait, les guitares un peu noyées, la batterie sourde. Les Breeders ? Pourquoi pas. Il y a ici quelque chose qui flirte un peu avec un son grungy, mais encore une fois, c’est plus dans la consistance des riffs, dans la forme des titres que dans leur réalisation. Et les Smashing Pumpkins alors ? Et bien, on retrouve certes ici une collaboration avec Jeff Schroeder, ex guitariste du groupe, sur « Seafom ». Mais la ressemblance s’arrête là pour moi. Le Cure de « Disintegration » paraît parfois un peu plus proche, avec toutefois quelque chose de plus pop en tête. Bref, Blushing fait du plus ou moins neuf avec du vieux. Les onze titres de cet album passent assez vite (un tout petit peu plus d’une demi-heure) et si on aime le style, on accrochera sans mal. Les mélodies sonnent comme des choses qu’on a déjà entendues, mais dans le bon sens. Pourtant, une fois le disque passé, il en reste tout juste assez, à mon sens, pour qu’on en ait un bon souvenir. Mais peut-être pas assez pour nous amener à en faire une évidence en domaine shoegaze. Blushing a une tendance à tourner un peu autour du pot mélodiquement parlant, et on aimerait parfois qu’il soit plus direct dans ses développements, un peu moins rêveur, un peu plus amer.

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