
Blunt Bangs est ce qu’il est convenu d’appeler un « supergroupe » ; il est constitué de membres de groupes renommés dans l’indiesphere américaine (Black Kids, The Cadets, Deep State, Woods…). Pas certain cependant que ça parle à grand-monde par ici ni que ça ait, d’ailleurs, un quelconque intérêt. En revanche, vous dire que le combo traque les mélodies powerpop et les orne de fripes un peu plus noisy ou grungy, ça, c’est plus parlant. Au lancement de « She’s gone », on croirait entendre Dinosaur Jr. Par la suite, cette influence s’estompe parfois au profit d’autres (Teenage Fanclub, les Posies), tout aussi « locales » ; Blunt Bangs est à la fois le produit de sa génération et de son environnement. Mais ce n’est pas un préjudice ; si « Proper smoker » s’inscrit dans une logique, une continuité, et s’il ne réinvente pas la roue, il reste une proposition honnête et très valable dans le genre. Parmi ses dix titres directs, ramassés et efficaces, on trouvera, si on y est sensible bien sûr, de petites pépites modestes mais marquantes. De mon côté, ce sera probablement « Odessa » que je retiendrai le plus de ce court album, certainement le titre le moins représentatif, plus posé et sobre que les autres, mais parfait à mon sens. Et vous ?